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Dire Vrai – n°2

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DIRE VRAImai-juin 1995, pages 43 à 47


Virilité : lorsque les hommes n’assurent plus

Petits problèmes d’impuissance, d’éjaculation ou encore de taille ? Messieurs, vous êres en train de nous faire un petit complexe d’infériorité. Il fallait bien que cela arrive, à force de vous demander d’assurer ! Et si les symptômes persistent, sexologie er chirurgie préconisées…
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur vos petits problèmes, le plus souvent psychologiques.
Nous vivons dans une sociéré industrielle où l’individu a pris l’habitude de consommer et de jeter rapidement. Bizarrement, ce comportement se retrouve égalemenr dans le domaine amoureux. Autant dire que les deux partenaires ont intérêt à se montrer à la hauteur rapidement ! Le temps de la découverte est de plus en plus court et le plaisir forcément aussi.
L’homme a peut être oublié qu’il n est pas une machine et qu’il réagit aussi avec ses sentiments. Résultat au lit : le corps ne fait pas toujours ce que l’homme voudrait…
Qu’est-ce que l’impuissance ? C’est l’impossibilité d’obtenir ou de maintenir une érection suffisamment rigide, afin de permettre un rapport sexuel sarisfaisant. Il ne s’agit, dans aucun cas, d’une tare et cela peut arriver à n importe quel homme. Elle se produit pour des raisons variées. Ainsi, un homme sur cinq au-delà de 45 ans peur être impuissant et I sur 2 se trouve parmi les diabétiques, les cardiopathiques (après infarctus du myocarde) et les éthyliques chroniques (alcooliques). Si vous faites partie des cas cités, sachez que cette pathologie est étudiée, soignée et il existe très peu de cas incurables. L’érection est un phénomène neurohémodynamique similaire à un mécanisme hydraulique où Ie sang est un fluide. La verge comprend dans toute sa longueur des corps caverneux (comne deux éponges), au centre desquels se trouve un canal, l’urètre, qui déverse l’urine à l’extérieur. Dans les corps caverneux pénètre le sang artériel sous pression qui repart dans les veines. Mais quand la commande nerveuse à l’érection est donnée, ces veines se ferment et laissent s’échapper une très petite quantité de sang, le reste est conservé dans les corps caverneux. Ceux-ci restent gonflés grâce à une pression sanguine constante. Ainsi, le pénis augmente de taille et se durcit. L’érection obtenue ne cessera qu’après l’éjaculation, les veines s’ouvrent alors, le sang se retire, les corps caverneux se dégonflent. Avouez que vous n’avez jamais imaginé le phénomène sous cet angle ?

Qu’est-ce qui peut altérer ou rendre impossible l’érection ?

L’érection est un mécanisme complexe, ainsi l’altération d’un seul des éléments qui le constitue peut provoquer un épisode d’impuissance. Mais c’est fragile ces petites bêtes ! Trève de plaisanterie, examinons plutôt ces différentes causes :
  • les stimuli neuroendocriniens, la libido sont faibles car il y a un déséquilibre hormonal (peu de testostérone). La transmission de la commande nerveuse est lésée (au niveau de la moelle ou au niveau pénien) ;
  • l’athérosclérose des parois artérielles. Le sang a des difficultés à remplir les corps caverneux, en quelque sorte ;
  • le mauvais fonctionnement du système de fermeture des veines ;
  • l’induration des corps caverneux, rendus ainsi inélastiques ;
  • les troubles psychiques (anxiété, émotions, stress. .), entraînant la perte de la libido ;
  • les maladies comme le diabète, les maladies vasculaires ;
  • et également les effets collatéraux de certains médicaments (antihypertenseurs, anticancéreux, antidépressifs), le tabac, l’alcool, l’absence d’activité physique.
En un mot : tous les excès sont dangereux.

LES REMÈDES MIRACLES

Comment guérit-on l’impuissance ?

Celle-ci est due à une baisse du désir sexuel. On peut recourir aux substances aphrodisiaques qui appellent le sang vers l’appareil génital . Ce n’est pas toujours efficace mais ils possèdent un effet placebo, en d’autres termes : psychologique. Si le patient a peu de testostérone, on lui prescrira des hormones androgènes (par voie orale, intramusculaire …) et plus récemment utilisés, des sparadaps collés à la peau contenant le produit qui se diffuse lentement à travers celle-ci. S’il y a une altération artérielle ou des troubles psychologiques, neurologiques alors on injectera des substances narutelles, les ‘prostaglandines’, dans le corps caverneux pour induire une érection (dans le passé on utilisait la papavérine). Cette injection est faite par le patient, lui-même, chez lui, avant de faire l’amour. Pas très érotique tout cela ! Cette méthode permet, en tout cas, de recupérer une confiance en soi grâce à des résultats immédiats. Pas question toutefois de l’utiliser à son gré, les séances respectent, en effet, un protocole rigoureux avec l’andrologue et le sexologue.
Il existe une autre methode pour provoquer une érection, le ‘Vacuum’ (qui signifie : vide). Une pompe cylindrique en Plexiglass aspire l’air et coustitue le vide autour du pénis en provoquant l’afflux sanguin dans les corps caverneux.

Lorsque la chirurgie s’impose

Si l’impuissance est liée à des oblitérarions artérielles (par excès de graisses par exemple) et après avoir soigné la pathologie métabolique en cause, une thérapie chirurgicale sera envisagée dans le but d’augmenter le passage du sang.
Une thérapie chirurgicale peut être également envisagée dans le cas de dysfonctionnement du système de fermeture des veines Les points de fuite du sang seront auparavant localisés par les examens radiologiques simples (cavernosographie).
Le chirurgien implante donc, sous anesthésie locale, une prothèse dans le pénis qui permet de retrouver, alors, sa fonctionnalité sexuelle, ou du moins une érection suffisante pour accomplir l’acte sexuel.
La prothèse peut être hydraulique pour les problèmes d’érection liés à une pathologie vasculaire (c’est-à-dire peu d’afflux de sang dans le corps caverneux ou fuite trop rapide) et quand la conduction nerveuse est altérée. Ces prothèses sont constituées de deux cylindres idenfiques à la longueur du pénis qui contiennent un réservoir de sérum physiologique er une petite pompe située sous le gland. Il suffit d’activer cette pompe pour que l’on obtienne une rigidité suffisante à la pénétration.
Les prothèses mécaniques, quant à elles, sont utiles lorsque les corps caverneux sont dans un mauvais état (fibrose ou pénis induré). La perte de l’élasticité et modificafion de la forme normale (courbure) empèchent la position droite.

A chacun son éjaculation

Rassurez-vous, messieurs, vous n’êtes pas des cas isolés, et vous avez plein de petits copains qui vivent la même situation que vous. D’ailleurs, les cas sont si courants que la médecine a décidé de les répertorier en quatre carégories :
  • L’éjaculation précoce : vous atteignez I’orgasme. Bien ! Seulement, vous l’obtenez avant celui de votre partenaire…. Ce trouble est très fréquent et dans 60 % des cas, les causes sont d’ordre psychique. Vous traversez peut-être une période d’anxiété, de stress. Apprenez à réguler vos émotions. La meilleure solution consiste à en parler avec votre amie. Tout finit par s’arranger. Pour les 40 % restants, les causes sont organiques et doivent être décelées par un praticien.
  • L’éjacularion retardée : c’est exactement le phénomène inverse. Il arrive que pendant l’acte, l’homme surpasse son temps habituel de 20 à 30 minutes, très agréable pour la partenaire ! Sa cause est avant tout psychologique.
  • L’éjacularion douloureuse: Vous ressentez une gêne ou même une brûlure au niveau du gland ou du pénis avant, pendant ou immédiacement après l’orgasme. Il s’agit sans doute d’un rétrécissement ou d’une inflammation de l’urètre ou de la prostate. Consultez, alors, un andrologue.
  • L’éjaculation rétrograde : situation encore plus délicate : le sperme n’est pas expulsé à l’extérieur mais vers la vessie. Ce problème peut survenir après avoir subi une endoscopie au niveau de la vessie ou de la prostate. Ce peut être également les conséquences de maladies vasculaires.

Le complexe de la taille

Mon dieu ! Que vous êtes nombreux à consulter par peur d’avoir une verge trop petite. Sachez que le dicton dit qu’il vaut mieux en avoir une petite qui fréfille, qu’une grosse qui roupille ! Un peu vulgaire, mais il faut bien vous faire réagir !
D’autres consultent à raison. Ils ont ce que l’on appelle un micropénis. Celui-ci peut être le symptôme d’une malformation quant à vous, qui avez la conviction d’avoir une petite verge, vous souffrez de dysmorphophobie. C’est dans votre tête que ça se passe ! Quelques chiffres pour savoir si vous êtes vraiment normal : au repos le pénis fait entre 7,3 et 10,2 cm de longueur. En érection, il mesurera entre 9 et 19 cm et 11 cm de circonférence. Vous voyez, la marge est large… Messieurs, à vos décimètres…

Les solutions :

  • Les médicaments mais c’est inefficace au stade adulte ;
  • Les crèmes, c’est inefficace (cela se saurait) ;
  • La liposuccion est efficace. Souvent le fait de retirer une couche de graisse (plus ou moins importante) au niveau du ventre, et surtout du pubis, par liposculpture, permet de désenfouir une verge cachée dans un amas de graisse.
  • La section du ligament suspenseur du pénis. Avec cette technique chirurgicale la verge peur gagner 2 – 3 cm voire davantage en longueur, que demander de plus ! Mais cette méthode comporte des désavantages. Une rétraction de la verge est possible, quelques mois après l’intervention, due en général à la cicarrisation et à la diminution de l’angle d’érection.

Et les autres solutions

On peut augmenter la taille du pénis en pratiquant le « dermal graft », c’est un transplant de peau sans l’épiderme sur la verge On découpe des handes de peau dans la région du pubis et on la greffe sur la verge. A mon avis, vous devriez relire la fable de la Fontaine « La grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf ».
Les résultats, en tout cas, sont positifs puisqu’il y a peu de résorption de la graisse. Mais cela reste, toutefois, une intervenrion longue et délicate qui nécessite une anesthésie générale. Des risques de cicatrices et des douleurs postopératoires vous attendent.
De plus, la chirurgie ne peut pas roujours rendre un aspect uniforme à la verge et 10 % de l’implant peut nécroser.
Une autre technique, la LPS Lipopénosculpture (application directe de la liposculpture) – extraction de la graisse et réinjection au niveau du pénis – a fait son apparition récemment. Le pionnier en France, le Dr Abécassis, nous explique sa méthode :
Cette technique permet l’augmentation de la taille du pénis. L’intervention se pratique sous anesthésie locale et dure une heure et demie. L’opération consiste à prélever, à l’aide d’une seringue, la graisse dans la région suspubienne – environ 80 à 120 cc -, à la purifier et à la réinjecter dans la verge. L’intervention est pratiquée en clinique, mais sans hospitalisation. Courte, simple et non douloureuse, elle s’effectue sous une simple anesthésie locale et n’engendre aucune cicatrice. Les patients doivent potrer un pansement durant six jours, et peuvent, après cette période, reprendre une acrivité sexuelle normale. Il n’y a aucun phénomène de rejet et aucune complication n’est connue à ce jour. Forts d’une expérience de 400 cas, aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en France, les docteurs Abécassis et Viel affirment que 70 % des patients sont satisfaits du résultat dès la première intervention. Il y a toujours la possiblité de procéder à une seconde intervention si le résultat ne semble pas avoir atteint son but. Cette modification de la verge est avant tout esthétique, et calculée dès la premiè reconsultation. Les possibilités de l’intervention seront fixées en fonction de l’anatomie intime et de la personnalité du patient. Toute technique à sa faille, celle-ci aussi. 30 à 40 % de la graisse peut être réabsorbée par l’organisme et 30 % des patients souhaitent une nouvelle injection jusqu’à atteindre le but désiré.

Conclusion

Ah ! l’homme est un animal bien étrange. Croit-il vraiment que sa personnalité et sa valeur humaine se résument à ses attributs virils ? Si c’est le cas, c’est fort mal connaître les femmes, leurs attentes et leurs désirs…
V.D.

Lexique

  • ETHYLlSME CHRONIQUE : ensemble des troubles neuropsychiques et somatiques liés à l’absorption répétée, excessive et prolongée d’alcool.
  • STIMULI NEUROENDROCRINIENS : messages hormonaux
  • ATHÉROSCLÉROSE : affection dégénérarive des artères, très répandue, associant les lésions de l’artériosclérose et de l’athérome.
  • INDURATION : durcissement anormal d’un tissu.
  • EFFET PLACEBO : substance inactive substituée à un médicament de façon à disfinguer l’action psychologique et l’action pharmacologique de celui-ci.
  • PROSTAGLANDINE : substance isolée dans le liquide seminal et la prostate, mais aussi dans de nombreux tissus et organes, et douée de propriétés physiologiques très diverses.
  • PAPAVÉRINE : un des alcaloïdes de l’opium (substance rappelant l’hydroxyde d’un métal alcalin, soude ou potasse).
  • ANDROLOGUE : c’est l’équivalent du gynécologue pour Ies femmes.
  • NÉCROSER : produire la nécrose (mortification, gangrène d’un tissu).